#JamaisSansElles : encourager l’égalité professionnelle
Ces dernières années, l’ensemble du gouvernement a mis l’accent sur la protection des droits des femmes et l’égalité entre les sexes. Parmi ses actions, il y a le soutien de l’association #JamaisSansElles qui œuvre à la généralisation de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le milieu professionnel, autant dans le secteur privé que public.
Par Alice De Graeve © Shutterstock - StunningArt

Un an après la mise en place de l’index d’égalité professionnelle, la Ministre du Travail Muriel Pénicaud a dénoncé les entreprises ne respectant pas les objectifs fixés en termes d’égalité des sexes dans le monde du travail. Effectivement, depuis le 1er mars 2019, toutes les entreprises françaises ont progressivement dû calculer et publier leur index d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes établi selon les indicateurs définis par le gouvernement. Elles doivent obtenir des résultats égaux ou supérieurs à 75 points d’ici 2022. Certaines ont pris d’importantes dispositions en vue de respecter la mixité au travail.
L’association #JamaisSansElles peut les accompagner dans leur transition. Elle est née à la suite de l’appel éponyme lancé en janvier 2016 par un groupe d’entrepreneurs et de professionnels du numérique, baptisé le Club des gentlemen. Sans contraindre les entreprises, cet appel a pour but d’éviter l’invisibilisation des femmes dans le monde du travail. Aujourd’hui, l’association réunit 340 signataires issus de la société civile, du milieu universitaire, des médias ou encore de la sphère politique.
Promouvoir l’égalité au travail
L’action de #JamaisSansElles passe d’abord par un engagement personnel de ses membres à respecter l’appel de 2016. Tous soutiennent individuellement l’esprit de l’association et refusent d’assister ou de participer à des évènements professionnels, tables rondes ou conférences qui soient exclusivement masculins. Par cet engagement, ils mettent en évidence des situations injustes et sensibilisent un plus grand nombre de personnes à l’égalité entre les sexes.
#JamaisSansElles intervient également directement dans la sphère professionnelle. Dans un premier temps, il s’agit de multiplier en France les interventions au cours d’évènements importants, afin de défendre sa démarche. La prise de parole est alors assurée par un binôme mixte et par la porte-parole et cofondatrice de l’association, Natacha Quester-Séméon. Cela permet de promouvoir l’égalité et montre la réelle implication des membres masculins de #JamaisSansElles. Dans un second temps, l’association labellise des évènements qui respectent l’esprit du mouvement en incluant des femmes et valorisant leur expertise dans la liste des intervenants. #JamaisSansElles peut également appuyer cette tendance en proposant aux organisateurs des noms de femmes appartenant à son réseau et ayant le profil le mieux adapté au sujet abordé. Aujourd’hui, 25 évènements ont déjà été labellisés.
Accompagner les entreprises
Le mouvement #JamaisSansElles ne se limite pas aux évènements ponctuels. En effet, l’association signe de plus en plus de conventions avec des entreprises privées afin qu’elle aillent plus loin dans leur engagement au profit de l’égalité hommes-femmes. Microsoft France, le groupe BNP Paribas, la société SAP en France et Dentsu Aegis Network France ont ainsi signé des chartes afin de lutter plus intensément en faveur de l’égalité professionnelle.
À titre d’exemple, la charte #JamaisSansElles - BNP Paribas signée en décembre 2019 contraint l’entreprise à respecter les principes de l’appel, et définit des objectifs en termes de mixité au sein de son organisation. Le groupe promet également de favoriser l’accès des femmes aux postes à responsabilités et de direction, avec pour objectif qu’elles atteignent un quota de 25 % au sein des comités exécutifs en 2020. BNP Paribas s’engage aussi en faveur d’une mixité plus importante dans les métiers historiquement jugés davantage féminins ou masculins.
Le gouvernement rejoint le mouvement
Le mouvement #JamaisSansElles a atteint les pouvoirs publics en 2017 par une charte adressée aux candidats à l’élection présidentielle. Cette charte correspond à une promesse de défendre la mixité au sein de la sphère publique. Deux candidats l’ont ratifiée : Benoît Hamon (PS) et Emmanuel Macron (LREM). Dans un tweet, l’actuel Chef de l’État affirmait : « Cet engagement est nécessaire pour transformer notre société. »
L’élection de l’un des signataires à la présidence de la République a permis au mouvement de prendre de l’envergure. Le Président de la République s’est engagé à nommer des femmes à la tête de ministères régaliens, au sein des cabinets ministériels ainsi qu’à différents postes de direction et de responsabilités de l’administration centrale et territoriale. Aujourd’hui, 8 sénateurs et plus de 60 députés se sont impliqués avec #JamaisSansElles à respecter l’appel et à défendre l’égalité des sexes.
L’engagement porte non seulement sur le territoire national, mais aussi sur les postes de représentants français à l’étranger. Cela signifie que des femmes doivent être nommées à des postes clés d’ambassades ou d’organisations internationales. Ainsi, le ministère des Affaires étrangères a répondu aux attentes de #JamaisSansElles le 8 mars 2018 en appelant les ambassadeurs français à respecter l’esprit de l’appel de 2016 concernant la présence de femmes lors d’évènements professionnels. Quelques mois plus tard, plus de 30 ambassadeurs et consuls s’étaient engagés avec l’association pour promouvoir et défendre l’égalité des sexes dans leur environnement professionnel.
Si #JamaisSansElles s’étend à travers le monde grâce aux pouvoirs publics, il ne touche pas uniquement la sphère politique française. En effet, plusieurs députés du parti écologiste danois Alternativet ont rejoint à leur tour le mouvement. L’association semble donc pouvoir atteindre une influence européenne, voire mondiale dans les prochaines années.